mercredi 29 juillet 2009

Les onze y trônent

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Enfin, onze et quelques. Louis XI (ci-contre) aussi, d'ailleurs...
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Permettez-moi, en cette période de "plus ou moins vacances", de me laisser aller à la facilité et d'emprunter à mon très estimé confrère qui l'avait fait bien avant moi ici, ce titre de billet (rendons à Yibus... ce qui n'est sans doute pas à lui d'ailleurs!).
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Dimanche dernier, pour égayer un dimanche ensoleillé et tâcher de m'éloigner un peu de la capitale, je me suis rendu au château d'Ecouen, dans le Val d'Oise.
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J'y étais déjà allé par le passé, puisque le susnommé Yibus (encore lui!) et ma-soeur-son-épouse m'avaient très aimablement convié à sa découverte voilà quelques années, avant qu'ils ne s'expatrient sur les rives du Potomac.
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Cette fois, c'était à moi de le faire découvrir, au terme d'une ballade forestière nous ayant permis de rallier l'auguste demeure depuis la gare d'Ecouen-Ezanville (et non pas baise-en-ville!).
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Au passage, ça se fait très bien, hein... 25 minutes depuis la gare du nord (le Viking), et puis 20 à 25 minutes de marche en forêt, c'est pas l'amer à boire! Une petite promenade de santé par les actuelles journées ensoleillées.
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Ledit château abrite donc le musée de la renaissance... Ce qui n'était en rien l'objet de ma ballade. En bon inculte que je suis, puisqu'il faisait beau (et chaud!), j'ai préféré une ballade dans la parc et dans la ville d'Ecouen (passablement morte, d'ailleurs), à la visite du musée qui en vaut cependant très certainement le détour!



En plus d'être inculte, je suis un touriste de base, dans toute sa splendeur : non content de n'avoir pas mis un orteil au musée, je suis pourtant passé par la boutique du musée, et c'est enfin là l'objet de ce billet.
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A ma décharge, une fois n'est pas coutume, la boutique du musée qui sert habituellement de hall de sortie (achetez donc un petit quelque chose avant de nous quitter...) sert ici d'entrée et de sortie, puisque les caisses du musée et de la boutique sont, en fait, les mêmes!
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Donc, pendant un petit tour le temps de se tater dans la boutique (Musée? Pas musée? Fait beau dehors... allez, pas musée!), mon regard accrocha une affiche pas banale. Je sus immédiatement qu'il me fallait l'acheter.
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Cette affiche représente, simplement, la généalogie des rois de France. Un arbre, en quelques sorte, avec les portraits des principaux souverains. Le tout est organisé clairement avec une frise temporelle sur le côté, pour bien distinguer les Mérovingiens des Carolingiens, qui n'ont d'ailleurs rien à voir entre eux, ni avec les Capétiens qui leur succédèrent... Je t'en foutrai, moi, de la lignée royale!
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Alors bon, les rois de France, pas de quoi en faire un fromage, me diras-tu! Certes. Mais j'avoue qu'en rois de France, je n'y connais pa grand chose, si ce n'est que Louis 14 est le fils de Louis 13, qu'il a eu un des plus longs règnes et qu'on lui doit ce qu'est le château de Versailles aujourd'hui...
Je sais aussi que Louis 16 a fini décapité, et, dans un autre registre, que Charlemagne, en son temps (bien avant Jules Ferry), a rendu l'école obligatoire.


L'exécution de Louis XVI

Hélas, tout ça ne constitue pas un bagage bien lourd. Conscient de cette lacune, j'ai bien essayé de la combler. Voilà plusieurs années, j'ai d'abord emprunté un livre sur les rois de France à ma soeur. L'ouvrage, quoique complet, s'est vite révélé assez rébarbatif. Pire, l'étalement généalogique sur des pages successives n'aidait en rien à la mémoraisation du who's who royal...

Après un emprunt de plusieurs mois, je lui rendis son livre en la remerciant vivement, sans oser, honteux que j'étais, lui avouer que je ne l'avais pas lu. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle non plus, ne l'avait jamais lu, en fait.
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Quelque temps plus tard, m'ayant sans doute percé à jour, elle m'offrit un autre livre sur ce thème royal, pensant certainement que je pourrais ainsi le compulser à ma convenance, à mon rythme, ou en fonction de mes envies, sans avoir la préocupation de lui rendre un ouvrage lu seulement en partie. Le même problème que précédemment ne manqua pourtant pas de se présenter.
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J'abandonnai donc l'idée de maîtriser la généalogie des familles royales française et de briller ainsi en société lors des parties de Trivial Pursuit.


J'errai donc l'âme en peine, face à ce triste constat, jusqu'à dimanche dernier, lorsque je découvris ce poster dans la boutique du château d'Ecouen. Cette affiche claire et abordable présente l'avantage de tout synthétiser en un même document didactique. En un mot, c'est donc un synoptique.

"Mais!", vas-tu me dire, "C'est bien beau un synoptique, mais la mémorisation ne va pas se faire toute seule!" Comme tu as raison! C'est bien là la force du synoptique face aux bouquins : l'apprentissage peut s'opérer par imprégnation!

Il suffit de placer le poster dans un endroit adapté, où l'on sait d'avance être contraint de passer de longues minutes chaque jour et le tour est joué! Quelle meilleure place, d'ailleurs, que la salle du trône, pour afficher un synoptique royal?? A titre d'exemple, depuis ma prime jeunesse, un planisphère orne le mur des water chez mes parents. Et c'est bien grâce à cette fantaisie ornementale que je peux aujourd'hui me targuer, sans me vanter, d'être une flèche en géographie mondiale, capitales etc. Pas incollable, mais presque.


Voilà, il ne me reste plus qu'à laisser le temps faire son oeuvre pour avoir, d'ici quelques semaines, de bonnes notions qui ne demanderont plus qu'à être confortées par un transit intestinal régulier.

L'info dont on se fout : Il est heureux que certains membres de la famille royale n'aient jamais accédé au trône car ils avaient vraiment des noms à coucher dehors. Ainsi, l'un des fils de Clovis 1er s'appelait Clodomir! Et comme si ça n'était pas suffisamment difficile à porter, ou en guise de revanche sur le destin, il prénomma son propre fils Clodoald...

Et parce que les rois écoutaient plutôt de la musique classique, voilà un morceau de cordes frottées qui te replongera pour un temps dans l'ambiance de Requiem for a dream : Lux Aeterna, par le Kronos quartet :

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3 commentaires:

Yibus a dit…

Quelle épopée, cette balade à Ecouen... Quant à la photo des toilettes, elle m'a plongé dans un abîme de perplexité. Où est la porte (ou le rideau) pour cacher son intimité ? Elles sont fascinantes, ces toilettes. Escaliers bien vernis, on n'oserait s'y asseoir que pour y compulser la généalogie des rois de France, comme tu le dis si bien.

Au fait, merci mille fois pour m'avoir fait découvrir Crewdson... Je pense que je vais bientôt acheter "Beneath the roses". Fascinant, encore une fois... Et j'ai découvert par la même occasion un des ses inspirateurs, Jeff Wall. Bien bien. Bon bah, au revoir au revoir.

ariana lamento a dit…

t'as vu l'expo le Bain et le Miroir? Je suis allee en voir ue partie a Cluny.
J'ai joue du flutiau, tiens, a Ecouen...

Nath a dit…

Et moi j'y ai ete gardienne de salle, puis guide conferenciere...
Et la foret d'Ecouen n'est pas si morte, pas plus que les jardins du chateau !

Et de trois commentateurs qui connaissent Ecouen et habitent aux states...

L'expo des faunes et faunesses du rez-de-chausse est une merveille... tout comme les pendules d'Espagne et d'Italie !