vendredi 24 avril 2009

Plus c'est long...


Non, ce titre n'est pas là pour évoquer mon absence bloguesque de presque deux mois, j'avais à faire, et puis c'est tout!
.
C'est en revanche une entrée en matière pour te parler de la Grande Muraille de Chine, un monument somme toute assez fascinant... Rien qu'en en voyant des photos (je ne l'ai encore jamais vue en vrai...) mon imaginaire en est déjà tout excité... pas le tien?
.
Alors quand on la voit de nos yeux voit, il y a de quoi en prendre toute la démesure, voire perdre un peu toute notion d'échelle.
.
On comprend qu'avec un tel monument dans leur jardin, les Chinois aient eu envie de pousser un cocorico (chinois, le cocorico, celà va sans dire ; mais je ne parle pas le langage du poulet mandarin et te laisse donc le soin de traduire...).
.
Du coup, pour affirmer haut et fort qu'ils avaient la plus grande, il a quand même bien fallu qu'ils la mesure, leur muraille, les Chinois. Jusqu'alors, elle avoisinait officiellement les 6500 kilomètres, ce qui est déjà fort respectable, et très impressionnant.

Or, si j'en crois une nouvelle, tombée en début de semaine, il y aurait eu une "petite erreur" de mesure et la muraille serait en fait légèrement plus longue... de 2000 kilomètres!

Je veux bien que mesurer un tel édifice ne soit pas aussi facile que ça en a l'air, et comprends donc qu'une incertitude existe. Mais même en laissant une incertitude de 10%, ce qui est assez généreux comme lattitude d'erreur, on se rend bien compte que là, on est très au delà, plutôt de l'ordre de 25 à 30% suivant la longueur qu'on considère (l'ancienne, de 6500 km, ou la "nouvelle" de près de 8500 km).

Alors, certes, les moyens actuels de mesure sont plus perfectionnés (satellites, laser...), on est donc en droit de croire ce que nous annonce le relevé de cette mesure récente avec un record à près de 8500 km. Pour autant, arrêtons de croire cette légende née je ne sais où d'ailleurs, et allègrement colportée (comme a pu le faire la journaliste de France 2, lundi dernier, à une heure de grande écoute, durant le JT de 20h -BRAVO!), selon laquelle la Grande Muraille serait la seule construction humaine visible à l'oeil nu depuis la Lune!

Ce n'est pas du tout la seule, car même la grande muraille ne l'est pas, visible à l'oeil nu depuis la Lune!

Et puis d'abord, qui pourrait affirmer de telles stupidités, vu que 12 êtres humains seulement ont marché sur la Lune! Vu leur profil, je ne pense pas que les astronautes de la NASA soient du genre à propager un tel canular.

Petite démonstration rapide : la muraille, qui fait de 6 à 8 mètres de large, est séparée de la Lune de 300000 km. La longueur importe peu. Admettons qu'elle fasse 10 m de large, pour simplifier les calculs. La voir depuis la Lune équivaudrait à discerner un cheveu d'1/10e de millimètre à une distane de 3 km. Certes, je n'ai pas précisé s'il s'agissait d'un cheveu blanc sur une veste noire, mais à l'instar de la longueur, le contraste ne change rien au problème.

(Pour info, l'avis des astronautes contemporains, évoluant depuis L'ISS, ou même son ancêtre, la station Mir, n'a pas sa place dans la polémique, ces stations n'orbitant qu'à environ 400 km d'altitude..., rien à voir avec la distance Terre-Lune!)

Et pour ceux qui resteraient sceptiques, plutôt que d'aller faire un tour sur la Lune, voici un document qui permet de prendre un peu de hauteur pour se rendre compte par soi-même...

Bon, c'est pas une raison pour ne pas finir en musique, tout de même!
Ah, et bon week end!
.
L'info dont on se fout : le "brun Tour Eiffel" est un savant mélange de peintures dont la composition est tenue secrète.

jeudi 16 avril 2009

Tati, ton thé t'a-t-il ôté ta toux?

.
Lundi de Pâques dernier, plutôt que de manger moults chocolats, j'ai décidé de m'occuper intelligemment.

J'ai donc pris mes petits pieds et me suis rendu à l'exposition que la cinémathèque française consacre à Jacques Tati. Oui, celle là-même qui fait d'ailleurs polémique au sujet du "trucage de l'affiche" par la RATP.

C'est la seconde expo que je vais voir à la cinémathèque française, après celle consacrée à Méliès et évoquée ici. Pour la seconde fois, j'en ressors également ravi!

J'avais vu quelques uns des films du grand Jacques Tati (près d'1 m 90 quand même!) ainsi qu'un documentaire sur son oeuvre, mais je ne savais pas qu'il n'avait fait que cinq films tout au long de sa carrière!

En effet, Tati était un grand observateur. Il lui fallait le temps de voir, de s'imprégner (lui même acteur principal de ses films, il porte le rôle principal sous l'imperméable de Monsieur Hulot, à grand renfort de singeries et de mimiques), avant de digérer et d'intégrer à ses scenarii les caricatures de ses contemporains et de la société dans laquelle il baignait. Tati a d'ailleurs dit un jour "si j'avais su dessiner, j'aurais voulu être caricaturiste". Nul doute qu'il l'a été, avec une caméra en guise de crayon.

Preuve de cette capacité d'observation amusée et toujours à l'affût, ses derniers mots à l'intention de sa femme et de sa fille, sur son lit d'hôpital, auraient été "J'ai l'impression qu'il y a une histoire d'amour entre la fille de salle et le grand noir qui fait le ménage"... Tati aura véritablement "travaillé" jusqu'à son dernier souffle!

J'ai franchement trouvé l'expo très bien faite. Au delà de nous offrir en spectacle la dualité cocasse d'un Tati/Hulot à travers son oeuvre, elle nous plonge radicalement dans son univers pour une visite en immersion totale. J'y suis ainsi resté trois heures sans voir le temps passer!
.
En plus de ses films, Tati en lui même est quelqu'un d'assez fascinant, de même que l'histoire de sa carrière et la déroute de son dernier tournage (Playtime) qui l'a complètement ruiné. Il est certain que s'il était mort riche et adulé des foules dans une villa tropézienne, sa fin n'aurait pas concouru à le rendre à ce point intéressant. Au lieu de ça, à l'instar de nombreux peintres, poètes et artistes, c'est dans la misère et plein d'amertume qu'il a quitté ce monde, laissant un héritage conséquent en seulement cinq films au patrimoine cinématographique français.
.
Imagine un peu que, tel le roi tchèque de la chaussure, Tati a fait construire une ville à son nom pour les besoins de son ultime tournage! Tativille, ça s'appellait.


Et si les immeubles n'étaient en fait que des maquettes, elles avaient tout de même 8 à 10 mètres de haut. Son décor gigantesque construit sur un terrain vague du Val de Marne, Tati aurait voulu le préserver et en faire une école de cinéma. Malheureusement, Malraux, sinistre de la culture à l'époque, n'a pas donné suite et l'ensemble a été détruit. Besson a eu plus de chance que lui!

En sortant de l'expo Tati, si comme moi tu es encore empreint de son univers et que ton vidéoclub n'a aucun de ses films, il te reste l'option, si tu es francilien, d'aller voir la réplique à l'échelle 1 de la villa Arpel, du film Mon Oncle. Mais dépêche-toi! Ca ne dure que jusqu'au 3 mai, et ça se passe au 104, dans le XIXe arrondissement.

Enfin, si tu es cinéphile et que les causes culturelles te touchent, tu seras alors sensible au sort de Pierre Etaix, qui fut longtemps le premier assistant de Tati. Devenu par la suite réalisateur en titre, lui aussi, il se retrouve présentement privé de ses droits sur ses films, mais surtout du loisir de les diffuser et de les faire connaître. Une pétition est en cours, pour sommer la sinistre de la culture d'intercéder en sa faveur. La date limite de soutien est donc le 10 mais puisque la pétition doit être remise le 13 à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du festival de Cannes. Pour contribuer, c'est par ici, puis clique sur "soutien" et insris ton nom. Merci pour lui.

Et pour terminer dans un autre environnement particulier (qui n'a rien à voir!), j'aurais bien voulu intégrer un clip de My Morning Jacket, mais l'option est désactivée sur Youtube. Donc si ça t'intéresse (juste histoire de remplir la pétition en musique, par exemple), clique ici!

L'info dont on se fout : Les habitants de Meaux s'appellent les Meldois.