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Il y a quelques semaines, ayant rendez-vous avec un ami sur l'esplanade du centre Georges Pompidou, j'eus la surprise de le voir arriver (lui d'ordinaire toujours en retard) passablement en avance, pour une fois.
Je l'étais moi-même, en avance, sans quoi je n'aurais pu ni le voir arriver, ni apprécier sa précipitation à venir me retrouver pour aller boire un verre...
Je l'étais moi-même, en avance, sans quoi je n'aurais pu ni le voir arriver, ni apprécier sa précipitation à venir me retrouver pour aller boire un verre...
Nous décidâmes, d'un commun accord, de mettre à profit ce temps "gratis" pour faire un petit-tour-et-puis-s'en-vont à la librairie du musée avant d'aller joyeusement nous jeter quelques bières, car à ce moment là, les fêtes pointaient le bout de leur nez, et l'ami commençait à chercher des idées de cadeaux...
Et c'est là que je l'ai retrouvé : Gregory Crewdson. Ou plutôt, un de ses livres de photos, Beneath the roses. J'avais découvert cette expo il y a bientôt quatre ans, au White Cube à Londres et étais tombé en arrêt devant ses images.
Suite à l'expo londonienne, j'avais été déçu que ma petite caboche ne retienne pas le nom de cet artiste, en raison des nombreuses autres expos enchaînées au pas de course en seulement deux jours... Alors ces retrouvailles inattendues à Beaubourg furent pour moi un moment enthousiasmant.
Suite à l'expo londonienne, j'avais été déçu que ma petite caboche ne retienne pas le nom de cet artiste, en raison des nombreuses autres expos enchaînées au pas de course en seulement deux jours... Alors ces retrouvailles inattendues à Beaubourg furent pour moi un moment enthousiasmant.
Je ne sais pas si tu te souviens de la série télé des années 60 La quatrième dimension, rediffusée dans l'émission La Une est à vous, le samedi après-midi, dans les années 80. Mais ça m'y a instantanément fait penser.
Les "tableaux", de format respectable, étaient tous empreints d'une atmosphère très particulière où l'on sentait le drame sous-jacent, le malaise, le non-dit, l'absence, le secret morbide et incestueux... En effet, la solitude, la nudité, la déchéance et la décrépitude sont des thèmes récurrents dans les photos de Crewdson. Certains éléments graphiques le sont aussi, tels les miroirs, dont la réflexion met en exergue les âmes tourmentées des personnages, ou encore les feux tricolores, photographiés à l'orange (il n'y a effectivement pas de meilleur moment que cette fugacité pour imortaliser un objet aussi quelconque et lui donner toute sa dimension scénique).
J'ai utilisé "tableaux" pour parler des photos, car c'est vraiment l'impression qu'elles donnaient, tant les images présentées étaient surnaturelles, à des kilomètres de la photographie "habituelle" ( je n'aime pas ce mot qui ne veut rien dire, mais j'ai pas trouvé mieux).
En fait, j'ai découvert après cette expo que Crewdson, plus qu'un photographe, était avant tout un metteur en scène. Ses images ne sont pas issues de l'observation, suivie de la captation, mais découlent bien d'une construction et d'une mise en scène, à l'image d'un tournage de film! Les décors sont entièrement recrées en studio, et la lumière, si particulière, n'est autre que le fruit du travail d'un directeur de la photo, sans doute très bon! La prise de vue n'est en fin de compte que l'ultime étape d'un processus long et complexe, permettant d'immortaliser un travail de mise en scène poussé à l'extrême. Tout ça pour insister sur certaines facettes de la vie dans certaines régions des Etats-Unis et, notamment, mettre en lumière une certaine face cachée du rêve américain, sorte de revers de médaille... Comme une cohorte de fantômes avec laquelle il faudrait accepter de vivre...
Quoi qu'il en soit, le résultat est percutant! Gênantes, glauques, intrigantes, les photos de Crewdson peuvent recevoir bien des qualificatifs, mais ne laissent en tous cas personne indifférent.
Si tu as l'occasion de le feuilleter en librairie, le bouquin s'appelle Sous la surface des roses, ou Beneath the roses... Jettes-y un oeil, ça vaut le détour!
Pour finir en musique, en restant dans la couleur de ce billet, je t'offre Patti Smith reprenant Smells like Teen spirit, de Nirvana:
Et pour l'anecdote, le Teen spirit, c'était un parfum très en vogue chez les teen-ageuses américaines à une époque... Parfum que portait alors la copine de Kurt Cobain (peut-être était-ce un teen-ageuse!) et qui inspira donc cette chanson!
Merci qui?
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10 commentaires:
tu as voulu casser ton image de "grosse brute mal embouchée" ? :))
j'aime beaucoup Nirvana, et Patti Smith aussi d'ailleurs, mais Nirvana est un groupe que j'écoute depuis le collège, et dont je ne me suis jamais lassée (contrairement à des groupes comme Placebo, que j'écoutais en boucle à une époque avant que ça ne devienne un phénomène à groupies)..
bon, je n'ai pas le temps d'aller plus avant dans mon commentaire, j'suis dans les fractions et les divisions, dur dur le CM2, j'reviens demain si j'peux, ou alors ce week-end... (ouaip, j'préviens de mon passage, histoire qu'on me déroule le tapis rouge...)
mais pas du tout, pour mon image! ça fait plusieurs semaines que j'avais l'intention de faire ce billet, bien avant notre petite explication d'hier au sujet de George de la Tour!
Concernant, le tapis rouge, tu es toujours la bienvenue ici, chère Pyrrha-Na!
Des fractions de CM2? Tu fais du soutien scolaire? C'est chouette ça! Mais bon, sans a priori aucun (juste de l'expérience), si j'étais à la place de ton élève, je demanderais pas à une étudiante en histoire de l'art de m'aider en calcul... quand même, c'est du bon sens ça! ;-)
Comme Pyrrha-na (et comme sur le blog de la sus-dite), je reviendrai mais j'adore positivement. Tous ses thèmes. C'est fascinant, et en plus des gens, il y a plein d'objets.
Merci Fab-Fab pour la découverte.
@ Yib : A vot' service mon bon monsieur!
Super intéressant ! On dirait du Lynch !
Bon j'ai peur hélas de ne pas avoir le temps de voir cette expo. C'est jusqu'à quand ?
@ Arty : c'est plus à l'affiche, c'est juste un coup de coeur, comme ça, en passant! L'expo, je l'ai vue à Londres y'a 4 ans.... Mais en ce moment, je sais pas où elle est, ni si elle est exposée quelque part. Mais le bouquin existe, dans les bonnes librairies!
C'est vrai qu'on dirait du Lynch! D'ailleurs, dans l'une ou l'autre des images, on doit pouvoir trouver la femme à la bûche, je pense... ;-)
Il y a du Edward Hopper, là-dedans...
@ MGP : comme dirait Lino Ventura dans un scène mémorable : "y'en a aussi!" :-)
oh, il faut du temps pour admirer ces tableaux, il y a en effet un peu de Hopper, je suis d'ac avec Gorge profonde.
En ce qui concerne la 4eme dimension, je me souviens...
Je donne toujours rendez-vous a mes amis au cafe Coste. Existe-t-il toujours? Je n'ai pas mis les pieds en France depuis 3 ans.
rah merci moi aussi j'avais aimé l'expo et oublié le nom... on a des petites têtes mais tout fini bien !
merki monsieur je le note sur mon internet cette fois
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