vendredi 27 février 2009

Tagada-Tagada


Voilà les Dalton!

Marie-Georges m'a, une fois encore, gratifié d'un tag. C'est mon deuxième tag, le premier ayant également émané d'elle. C'est sympa de penser à moi, parmi tous les blogs de son cercle de coutumiers. Ca me fait plaisir en tous cas!

Et puisqu'elle m'a intimé de répondre au questionnaire ci-dessous sur mes lectures et ma façon de m'y adonner, je m'y colle, discipliné que je suis...

Ca commence ici :

Plutôt corne ou marque-page ?

Ah, pas de cornes, ça abime! Définitivement marque-tapage. J'ai copié ma grande-grande soeur à ce niveau, et j'utilise les cartes postales gratuites en libre service dans les cinés et musées... Ca personnalise un peu chaque bouquin, et laisse une indication temporelle de la période à laquelle on l'a lu (par recoupement). Une carte par livre, faut bien ça!

As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

Oui, plein de fois! Le dernier a été une parodie de guide touristique, de la part de mon frangin. Je ne m'y attarde pas trop car il va bientôt faire l'objet d'une recension ici bas. Quelques temps avant, ma Mie m'avait offert Vol de nuit, de St-Ex.

Lis-tu dans ton bain ?

Pour mouiller les pages et qu'elles gondolent en séchant? Ca va pas la tête!?! Pis en plus, j'ai pas de baignoire (lire sous la douche n'est, il faut bien le dire, pas très pratique non plus!)

As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

Oui. Homme d'action plutôt que grand penseur, j'ai cessé d'y penser, et l'ai fait. Le problème, c'est que c'est addictif, comme démarche... Ca donne envie d'en écrire d'autres...

Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

Je n'en pense rien. J'avais bien aimé la saga corrézienne de Claude Michelet, de même que la saga Malaussène de Pennac. Je ne me suis pas encore penché sur la série Millénium très en vogue en ce moment, mais j'en ai entendu le plus grand bien. Tant que les différents volets font l'objet d'un même projet, initialement pensé, et qu'il ne s'agit pas de suites commerciales en réponse au succès du premier volet, ça me va. Et pour tout dire, voilà plusieurs années que je m'adonne aux Rougon-Macquart.... En alternant avec d'autres lectures, bien entendu! J'ai pas complètement l'intention de m'abrutir plus que je ne le suis déjà. Mais faudrait que je m'y remette quand même, j'ai pris un long break...

As-tu un livre culte ?

Si l'on excepte la sus-mentionnée saga Malaussène, je garde une tendresse particulière pour Haute-Pierre, de Patrick Cauvin. Outre le style, je garde un bon souvenir de l'atmosphère dans laquelle l'auteur plonge le lecteur. Et puis cette ambiance de maison hantée, ça excite l'imagination! Un des rares bouquins que j'ai relu!

Aimes-tu relire ?
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Arf, cf. la question précédente! Ca dépend, il faut que le bouquin m'ait plongé dans une atmosphère particulièrement plaisante et que je veuille la retrouver. C'est donc rare, mais quand ça m'arrive, oui, j'aime!

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu'on a aimé ?

Ne pas rencontrer. Rester sur la bonne impression fournie par le bouquin, sans risquer la désillusion d'une rencontre décevante parce que l'auteur est blasé de son salon du livre ou qu'il a mal dormi ou, tout simplement, qu'il n'est pas fascinant en face à face. Et puis si c'est pour lui sortir des banalités du genre "j'ai adoré votre livre", bon, ça ne fait guère avancer le schmilblik.
Une exception : les dessinateurs de BD. Pour avoir une dédicace personalisée.
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Aimes-tu parler de tes lectures ?
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Des bouquins qui m'ont plus, oui! D'ailleurs, il m'arrive des fois de le faire ici même...

Comment choisis-tu tes livres ?

Sur les conseils d'amis, au hasard du rayon poche chez les libraires, si la 1ère de couverture m'interpelle (la photo, le titre...), si j'en ai entendu dire du bien à la radio... Et compulsivement aussi, souvent : A chaque fois que je vais en librairie pour chercher un livre en particulier, j'en ressort avec 5 ou 6... sans forcément avoir trouvé le livre recherché!

Une lecture inavouable ?

Héhé... Les oies blanches du Capitole, que je suis en train de terminer. C'est la première fois que je lis un livre de la collection Brigade Mondaine (faut pas mourir idiot!), mais c'est probablement aussi la dernière... Enfin, il ne faut jamais dire "jamais", il paraît...

Des endroits préférés pour lire?

Mon lit.... le RER, métro, TGV et tout autre train dans lequel je suis amené à passer un temps certain.

Un livre idéal pour toi serait ?

Une sorte de vieux grimoire de magicien qui, en l'ouvrant au gré des pages, pourrait me téléporter géographiquement ou spatio-temporellement aux endroits et époques des récits... C'est déjà le cas par l'imagination, reste à trouver LE bouquin qui le réalise en vrai. Sinon, pour reprendre l'idée de Marie-George, le bouquin qui fait la vaisselle doit pas être mal non plus... Je plussoie, donc!

Lire par-dessus l'épaule ?

Ca dépend à qui est l'épaule... Sinon, j'essaie d'éviter, j'aime pas quand on me le fait. Mais des fois, c'est trop tentant (surtout avec les gros titres des magazines à sensations!).

Télé, jeux vidéos ou livre ?

Internet, ça compte comme jeu vidéo? Si non, alors, livre. Si oui, bah, jeux vidéos en prem's...

Lire et manger ?

Puis brossage de dents et au lit. Relire une petite heure, fermer les yeux et dormir.

Lecture en musique, en silence, peu importe ?

Peu importe.

Lire un livre électronique ?

J'avais fait un billet à ce sujet il y a quelques mois... C'est ici que ça se passe. Comme je le disais plus haut, faut pas mourir idiot, j'essaierai peut-être un jour, mais ni l'idée ni l'objet ne me séduisent. Mais je préfère ça à lire un livre d'électronique!

Le livre vous tombe des mains : aller jusqu'au bout ou pas ?

Pfff... non, pourquoi se battre?

Il n'y a pas particulièrement de consigne pour le suivi du tag, notamment au sujet du nombre de victimes, mais comme l'objet d'un tag, c'est quand même de refiler la patate chaude, j'en balance une à Ariana, une autre à la Reine du Château, pour voir si elle trouve des fois le temps de lire ou si elle ne fait vraiment que bosser tout le temps comme elle veut le laisser croire. Il me reste trois patates... j'en file donc une à Mg., une à Plume Vive et la dernière (mais pas la moindre) à Dodue.

Voilà, ça c'est fait.


jeudi 26 février 2009

Bienvenue chez les Qui?


« L’armée n’a pas vocation à faire de l’aménagement du territoire ». C'était en tous cas le discours du sinistre de la défense Hervé Morin au lendemain de l'annonce des fermetures de casernes, après la publicaton du livre blanc, en juin dernier.

Heureusement, ce que l'armée ne peut pas faire, le super-président s'en charge! Pour l'aménagement du territoire, il nous prépare une réforme portée par son ancien mentor, Ed Balla, le dynamisme et le modernisme personnifiés, à l'image de la France de demain, forte de ses 15 futures régions...

Oui, tu as bien lu. La réorganisation territoriale à l'étude envisage, outre une refonte des conseils généraux et régionaux entre eux, une réévaluation du découpage régional qui pourrait aboutir à la suppression de 7 régions. "Je confirme cette mesure, mais je confirme également que ça sera par voie volontaire, pas question de l'imposer", a-t-il précisé jeudi matin sur RTL. Si c'est pour dire ça, hein, autant ne rien dire! Qui sera volontaire pour que sa région soit ainsi rayée de la carte? Hein? Et au fait, qu'advienrait-il de la Corse?? L'indépendance, enfin? Allez, on n'est plus à ça près!

Alors, je n'ai pas étudié le dossier de façon très approfondie, et n'en pense pas grand chose... Je partage néanmoins partiellement l'avis de Nicolas (homonyme malheureux!) que je cite d'ailleurs sans tarder : "La démarche est typiquement Sarkozienne : on bouge pour bouger, on réforme pour réformer. On donne une illusion de mouvement pour faire croire qu’on va vers le progrès mais on n’a rien pour améliorer l’efficacité des actions publiques."

Si je ne me suis pas donné le mal de chercher à tout comprendre dans ce joyeux bordel, c'est surtout que ça ne passera jamais. A tout le moins, si la réforme est soumise à référendum, me diras-tu à raison. Imagine un peu : le concitoyen fait déjà la gueule de voir disparaître le numéro de son département de sa plaque minéralogique d'ici deux mois...



Le substitut qui a été trouvé pour atténuer le couroux chauvin est la possibilité d'agrémenter la plaque du logo de la région que l'on porte dans son coeur (pas forcément celle d'où l'on vient, d'ailleurs!). Et maintenant, on voudrait nous refiler des nouvelles régions qui n'ont plus rien à voir, donc exit les anciens logos, soyons cohérents!

M'est avis que Ballamou se faisait chier, et qu'en souvenir du bon vieux temps, il a demandé à son ex-protégé maintenant à l'Elysée de lui refiler un nonos à ronger, pour qu'on le revoie un peu sur le devant de la scène. En guise d'os à ronger, c'est surtout un bâton merdeux qu'il s'est fait refiler. Il est pas con, Balla, il se doute bien que sa réforme ne servira pas à grand'chose, si ce n'est justifier le montant de ses émoluments, honteusement prélevés des impôts versés par le contribuable moyen...


dimanche 15 février 2009

jeudi 12 février 2009

OTAN en emporte le vent... de colère!


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Une fois n'est pas costume!... qui ne fait pas le moine...


Il y a 43 ans, le Grand Charles, homme de droite s'il en est, décidait de retirer la France du commandement intégré de l'OTAN, à la plus grande joie des membres du Parti Communiste Français.
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Pour ceux que ça intéresse, la brève annonce du président de Gaulle peut s'écouter ici. Quand on s'arrête un tantinet sur la réthorique, on constate que c'est d'un autre niveau que ce à quoi on a droit aujourd'hui en provenance de l'Elysée... Ca doit être la génération "texto" qui veut ça... De même qu'avec le MP3 et le DivX, on observe une baisse généralisée du niveau d'exigence qualitative du concitoyen, alors d'façon!.... Je ne suis pas gaulliste, hein, mais quand même!

Un mouvement, initié et mené par un homme de centre-gauche, René Pleven, avait pourtant bien tenté de s'opposer à cette "mise à la porte" des alliés et libérateurs de la veille. Une pétition fut lancée, l'affaire fit long feu, on connait la suite...


© Fritz Behrendt.


En quatre décennies, les temps ont bien changé. La situation géopolitique n'a plus rien à voir. A tel point que les fondements mêmes de l'alliance Atlantique pourraient être complètement remis en question, si on le voulait vraiment.

Aujourd'hui, un homme bien-bien à droite (même s'il est souvent gauche dans ses actions et ses annonces), j'ai nommé, Monsieur de Nagy-Bocsa, le président de tous les Français, s'apprête à faire revenir la France dans le commandement militaire intégré de l'alliance. Face à quoi, le centre et la gauche lèvent leur bouclier (anti-atomique?). Qui a dit que l'histoire se répétait?

Il faut dire qu'à l'heure où un 26e militaire français vient de décéder en Afghanistan, on comprend que le rapprochement avec l'OTAN soit mal perçu dans l'Hexagone.

Mais il y a une partie de l'Hexagone où ce ressentiment est encore pire! L'OTAN réveille actuellement chez le peuple alsacien un sinistre souvenir.

En effet, avec le pochain sommet de l'alliance Atlantique qui va se tenir partiellement à Strasbourg, on découvre que l'OTAN rétablit l'ausweiss!


Tu trouveras ici copie du document reçu par les riverains pour se faire accréditer afin de pouvoir déambuler "librement" en "zone occupée"... Ca fait jaser! Notamment les restaurateurs qui, s'ils obtiennent leur laisser passer, ne peuvent en espérer autant pour leurs clients.
-"Eh non mon gars, tu repasseras pour la choucroute! Mais y'a un McDo pas loin, en "zone libre"!"
-"Ah, ben ça, heureusement qu'on a les Américains!"
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mercredi 11 février 2009

Helvètes underground


Voilà quelques semaines, j'ai découvert un site internet suisse complètement barré, comme je les aime....


Plonk & Replonk, qu'il s'appelle....


Leur cheval de bataille?? Le burlesque, grotesque, ubuesque... à l'aide de force détournements de cartes postales et jeux de mots incongrus.


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L'équipe de Plonk et Replonk propose également des objets saugrenus, à l'instar de cette Pinaillette(TM) manufacturée à 1000 mètres d'altitude et permettant de couper facilement les cheveux en quatre. En un tournemain, hop!
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Pour ma part, depuis tout petit, quand j'entends l'expression "couper les cheveux en quatre", je ne me représente pas du tout l'action de coupe dans le sens de la longueur (transversalement), bien trop facile, mais au contraire longitudinalement (selon l'axe de pousse du cheveu). Là, pour moi, en plus d'être du pinaillage, ça constitue un vrai défi!

C'est grave docteur? Mon esprit est-il véritablement tordu, ou c'est seulement super-ficelle??



Le plumage d'anges fermiers


Si tu es en train de lire ce blog, et si tu blogues toi-même, il t'arrive donc, sans doute, d'avoir parfois un peu de temps à tuer devant internet, ne sachant pas toujours sur quel site aller traînasser...
Alors, va-donc jeter un oeil sur ce site helvète car certaines cartes valent le détour.

Et en plus, ils commercialisent leurs oeuvres, ces sacrés Plonk et Replonk! Alors, l'année prochaine, au moment d'envoyer des cartes de voeux, plutôt que de tomber dans les habituelles vues de sapins, de paquets cadeaux ou de chemins forestiers enneigés, aie le réflexe Plonk & Replonk!



mardi 10 février 2009

Ô loup!


Il était une fois un jeune berger qui gardait tous les moutons des habitants de son village. Certains jours, la vie sur la colline était agréable et le temps passait vite. Mais parfois, le jeune homme s’ennuyait.

Un jour qu’il s’ennuyait particulièrement, il grimpa sur la colline qui dominait le village et il hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

A ces mots, les villageois bondirent hors de leurs maisons et grimpèrent sur la colline pour chasser le loup. Mais ils ne trouvèrent que le jeune garçon qui riait comme un fou de son bon tour. Ils rentrèrent chez eux très en colère, tandis que le berger retournait à ses moutons en riant toujours.


Une semaine plus tard, le jeune homme qui s’ennuyait de nouveau grimpa sur la colline et se remit à crier : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Une nouvelle fois, les villageois se précipitèrent pour le secourir. Mais point de loup, et rien que le berger qui se moquait d’eux. Furieux de s’être fait avoir une deuxième fois, ils redescendirent au village.

Le berger prit ainsi l’habitude de leur jouer régulièrement son tour… Et chaque fois, les villageois bondissaient sur la colline pour trouver un berger qui riait comme un fou !

Enfin, un soir d’hiver, alors que le berger rassemblait son troupeau pour le ramener à la bergerie, un vrai loup approcha des moutons… Le berger eut grand peur. Il se précipita sur la colline et hurla : « Au loup ! Un loup dévore le troupeau ! »

Mais pas un villageois ne bougea… « Encore une vieille farce ! dirent-ils tous. S’il y a un vrai loup, eh bien ! Qu’il mange ce menteur de berger ! »

Et c’est exactement ce que fit le loup !


d’après Esope

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C'est en tous cas tout ce que m'inspirent les avis de catastrophe naturelle régulièrement diffusés par Météo France ces derniers temps...
Alors, tu vas me dire "ouais, n'empêche, moi j'habite dans le Sud, et je me chauffe à la bougie depuis deux semaines!" C'est vrai, je dis pas, je ne désire pas aiguiser ton courroux!

Certes y'a quinze jours, c'était justifié. N'empêche, la "tempête" de la nuit dernière a, il me semble, été un peu surévaluée...
Bien entendu, la côte Atlantique a morflé, c'est traditionnel. Pour preuve, le châpiteau du Vendée Globe est détruit, c'est dire le drame que l'on a vécu!
Mais, c'est bien connu, les vents s'atténuent toujours en avançant dans les terres et la fermeture des aéroports parisiens semble tout de même exagérée...
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C'est surtout l'étendue de la zone géographique alertée qui m'a semblé démesurée...
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Dépités de n'avoir pas su prévoir la tempête de 1999, ou tout du moins, pas assez tôt, les ingénieurs prévisionnistes de Météo France ont désormais tendance à diffuser des alertes à tour de bras, et à saupoudrer large, pour ne pas se voir accusés de négligence en cas de nouvelle tempête mortelle et mal anticipée.

Du coup, on ne sait plus bien à quoi s'en tenir et, à force d'annoncer des tempêtes folles au moindre coup de vent, Météo France en revient à "crier au loup", comme le jeune berger de la fable. Viendra le jour où les compagnies aériennes ne voudront plus financer de coûteuses nuits de suspension d'activité aérienne et feront décoller les zincs malgré tout. Alors, quand la vraie tempête se pointera, ça fera du vilain... J'espère juste ne pas être dans l'avion ce soir là!
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mercredi 4 février 2009

Toute la sainte journée...




Je viens de finir Sur la route, de Jack Kerouac...
Il serait temps! me dirait Yibus, vu que je l'ai commencé chez lui il y a un mois.

Mais le truc, c'est que j'ai mes phases de lectures...

C'est à dire que je suis toujours dans deux ou trois bouquins à la fois, chacun correspondant à un moment bien précis de mon temps. L'un est pour meubler mes aller-retours en RER, l'autre, pour faire la transition entre l'activité diurne et le repos nocturne, le soir venu, sur l'oreiller... Et un troisième trouve son créneau horaire le plus souvent le week end, histoire de marquer la coupure correspondant au repos hebdomadaire (bien mérité) du guerrier...

Je termine, donc, Sur la route, disais-je, qui s'inscrit d'emblée dans mon petit Panthéon littéraire. Et pourtant, comment dire... ce n'est jamais que l'histoire de mecs paumés, fauchés et irresponsables qui tuent le temps en faisant la navette à travers les Etats-Unis, ne pouvant s'empêcher de penser, lorsqu'ils sont à New York, que "l'herbe est plus verte à San Francisco ou à Denver", et inversement dès qu'ils y sont arrivés...

En fait, plus que l'histoire en elle-même, c'est avant tout l'ambiance qui émane de cette lecture qui m'a bien plu. Cette atmosphère de départ, de mouvement, de trains de marchandises, de fuite en avant... et de Beat Generation! Par moments, ça m'a fait penser à du Steinbeck aussi, de partager la vie de ces "Américains apatrides", toujours sur le départ, sans réelle attache...

Au fil des pages, et des nouveaux protagonistes du récit, c'étaient pour moi les personnages des photographies de Walker Evans et, bien entendu, de Robert Franck qui s'animaient et prenaient vie, le long de cette route.

Puisque j'évoque Robert Franck, artiste représentatif du mouvement Beat, à l'instar de Kerouac, j'en profite pour te signaler son expo qui dure jusqu'au 22 mars au Jeu de Paume : 2 axes ont été retenus : une sélection de photos faites à Paris, mais surtout, l'intégrale de son travail ayant donné lieu, en 1958, à son livre culte : les Américains.

Je ne l'ai pas encore vue, mais je vais tâcher d'y aller assez vite, histoire de me replonger dans l'ambiance kerouaquienne!

mardi 3 février 2009

Beneath the (four) roses

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Il y a quelques semaines, ayant rendez-vous avec un ami sur l'esplanade du centre Georges Pompidou, j'eus la surprise de le voir arriver (lui d'ordinaire toujours en retard) passablement en avance, pour une fois.

Je l'étais moi-même, en avance, sans quoi je n'aurais pu ni le voir arriver, ni apprécier sa précipitation à venir me retrouver pour aller boire un verre...
Nous décidâmes, d'un commun accord, de mettre à profit ce temps "gratis" pour faire un petit-tour-et-puis-s'en-vont à la librairie du musée avant d'aller joyeusement nous jeter quelques bières, car à ce moment là, les fêtes pointaient le bout de leur nez, et l'ami commençait à chercher des idées de cadeaux...


Et c'est là que je l'ai retrouvé : Gregory Crewdson. Ou plutôt, un de ses livres de photos, Beneath the roses. J'avais découvert cette expo il y a bientôt quatre ans, au White Cube à Londres et étais tombé en arrêt devant ses images.
Suite à l'expo londonienne, j'avais été déçu que ma petite caboche ne retienne pas le nom de cet artiste, en raison des nombreuses autres expos enchaînées au pas de course en seulement deux jours... Alors ces retrouvailles inattendues à Beaubourg furent pour moi un moment enthousiasmant.


Je ne sais pas si tu te souviens de la série télé des années 60 La quatrième dimension, rediffusée dans l'émission La Une est à vous, le samedi après-midi, dans les années 80. Mais ça m'y a instantanément fait penser.






Les "tableaux", de format respectable, étaient tous empreints d'une atmosphère très particulière où l'on sentait le drame sous-jacent, le malaise, le non-dit, l'absence, le secret morbide et incestueux... En effet, la solitude, la nudité, la déchéance et la décrépitude sont des thèmes récurrents dans les photos de Crewdson. Certains éléments graphiques le sont aussi, tels les miroirs, dont la réflexion met en exergue les âmes tourmentées des personnages, ou encore les feux tricolores, photographiés à l'orange (il n'y a effectivement pas de meilleur moment que cette fugacité pour imortaliser un objet aussi quelconque et lui donner toute sa dimension scénique).







J'ai utilisé "tableaux" pour parler des photos, car c'est vraiment l'impression qu'elles donnaient, tant les images présentées étaient surnaturelles, à des kilomètres de la photographie "habituelle" ( je n'aime pas ce mot qui ne veut rien dire, mais j'ai pas trouvé mieux).



En fait, j'ai découvert après cette expo que Crewdson, plus qu'un photographe, était avant tout un metteur en scène. Ses images ne sont pas issues de l'observation, suivie de la captation, mais découlent bien d'une construction et d'une mise en scène, à l'image d'un tournage de film! Les décors sont entièrement recrées en studio, et la lumière, si particulière, n'est autre que le fruit du travail d'un directeur de la photo, sans doute très bon! La prise de vue n'est en fin de compte que l'ultime étape d'un processus long et complexe, permettant d'immortaliser un travail de mise en scène poussé à l'extrême. Tout ça pour insister sur certaines facettes de la vie dans certaines régions des Etats-Unis et, notamment, mettre en lumière une certaine face cachée du rêve américain, sorte de revers de médaille... Comme une cohorte de fantômes avec laquelle il faudrait accepter de vivre...



Quoi qu'il en soit, le résultat est percutant! Gênantes, glauques, intrigantes, les photos de Crewdson peuvent recevoir bien des qualificatifs, mais ne laissent en tous cas personne indifférent.

Si tu as l'occasion de le feuilleter en librairie, le bouquin s'appelle Sous la surface des roses, ou Beneath the roses... Jettes-y un oeil, ça vaut le détour!

Pour finir en musique, en restant dans la couleur de ce billet, je t'offre Patti Smith reprenant Smells like Teen spirit, de Nirvana:








Et pour l'anecdote, le Teen spirit, c'était un parfum très en vogue chez les teen-ageuses américaines à une époque... Parfum que portait alors la copine de Kurt Cobain (peut-être était-ce un teen-ageuse!) et qui inspira donc cette chanson!



Merci qui?

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dimanche 1 février 2009

Méli-Méliès


Je viens d'aller voir l'expo fascinante que la cinémathèque française consacre à Georges Méliès : l'homme et son oeuvre. Et je n'en suis pas peu fier!
En effet, cette expo, démarrée en avril dernier, ne dure que jusqu'en juin prochain!

Je ne sais pas toi, mais je trouve incroyable la façon dont ma tendance naturelle à la procrastination est exacerbée avec ce genre d'expos qui restent à l'affiche pendant plus d'un an!

Ben oui, on aura toujours le temps d'y aller le week end suivant! Il y a toujours plus urgent à faire, à voir, on se dit qu'il n'y a pas le feu et qu'on pourra même y aller plusieurs fois si elle nous plaît vraiment.

Et en fin de compte, ben on la loupe, l'expo! Et je sais de quoi je parle, ça m'est déjà arrivé plusieurs fois!

Mais revenons-en à Méliès : le personnage est suffisamment incroyable pour qu'on s'y attarde. Qui c'est, Méliès, d'abord? Au départ, c'est un dessinateur, né en 1861. Il s'adonne ensuite à la caricature, puis à la prestidigitation.

Contemporain des Lumière (les frangins, pas les philosophes!) il est le témoin de l'essor que connaissent les techniques photo et ciné, ainsi que de l'industrie qui va avec.

Tandis qu'Auguste et Louis Lumière mettent en application leur cinématographe dans le cadre documentaire, Méliès, adepte du fantastique et du merveilleux, est le premier à envisager le spectacle cinématographique, en un mot : la fiction. Problème, les frangins refusent de vendre leur invention à Méliès.



La sortie des usines Lumière, à Lyon



L'arrivée du train en gare de La Ciotat


Les deux terribles frangins s'essaient néanmoins à la comédie, avec L'arroseur arrosé :




Mais Méliès n'en reste pas là et traverse la Manche pour s'équiper chez la concurrence britannique, gardant moins jalousement ses nouvelles techniques.

Dès lors commence une frénétique production. Si son premier film, Une partie de carte, pourrait tout à fait être tiré de la filmographie des frères Lumière, Méliès intègre la notion de spectacle et de fantasmagorie dès son deuxième opus, souci qui ne devra plus le quitter tout au long de sa carrière cinématograpghique.

En à peine seize années, ce sont plus de 500 films qui sont écrits, produits, réalisés par Méliès qui joue également dans la plupart de ses oeuvres. De son cerveau génial sortent, à ces occasions, les premiers effets spéciaux qui n'auront de cesse de se multiplier, de se perfectionner et de permettre à Méliès d'atteindre un impact visuel inatteignable lors de ses tours de magie réalisés en direct, sur scène, devant un public.

Trucages optiques, surimpressions de la pellicule, fondus enchaînés, arrêt de caméra sont autant de tours mis à profit pour susciter la surprise, l'émerveillement, l'interrogation... à une époque où le cinéma est encore muet et où le zoom et le travelling n'ont pas encore fait leur apparition!

Méliès est, de même, le premier à proposer des films colorisés ainsi que des oeuvres qui, sans être encore des longs métrages, commencent tout de même à afficher une durée respectable. Alors que les films tournés par les frères Lumière ne durent encore que quelques minutes, nombreuses sont les "histoires cinématographiques" du grand Georges flirtant avec les 10 minutes, et même 13 minutes pour Le voyage dans la Lune (260m de pellicule).








Non content d'être un génial inventeur, Méliès se révèle être un visionnaire, puisqu'il imagine, dès 1907, un tunnel sous la Manche. Les sous-marins et la conquête de la Lune, sortis tout droit de l'esprit de Jules Verne, sont autant de graines semées qui germent dans la serre-studio de Méliès, à Montreuil.





Malheureusement, comme souvent, les belles histoires ont une fin triste. En effet, Méliès accumule les dettes et est contraint d'abandonner le cinéma. Pour subsister, il devient marchand de jouets gare Montparnasse, et détruit tous les négatifs de ses films, faisant disparaître à jamais des trésors du cinéma français.

Quoi qu'il en soit, j'ai passé hier deux heures dans une atmosphère magique et fantastique où je t'encourage vivement à aller t'immerger, si tu en as l'occasion.
Mon seul regret au sujet de cette expo? Le nombre trop réduit de films sauvegardés et maintenus jusqu'à nos jours en état d'être présentés au public...